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dimanche 28 avril 2024

Dragi Webdo n°440 : Calendrier vaccinal, anti-HTA, stéroïdes, aGLP-1/iSGLT2, nirsevimab

Bonjour ! Petit billet cette semaine, et on commence par parler des femmes. En effet, il y avait eu cet article de 2017 disant que les patients âgés mourraient moins quand ils étaient traités par des femmes, et voici un nouvel article trouvant que la mortalité et les réadmissions des patientes (femmes) sont plus faibles quand elles sont prise en charge par des femmes médecin par rapport à une prise en charge par des hommes médecins, mais qu'il n'y a pas de différence pour les patients (hommes). Bonne lecture !

 

1/ Pharmacovigilance

Cet article aborde le risque de fracture chez les patients traités par antihypertenseurs en Ehpad dans une étude de cohorte. Ainsi, les patients ayant eu un antihypertenseur avaient un risque de chute, de fracture et de syncope presque doublé dans les 30 jours suivant l'introduction. Le risque de fracture était notamment majeur en cas de démence, de PA > 140/80 (ça c'est logique sinon on introduirait pas l'antiHTA...) et d'absence de traitement anti-hypertenseur récent. Bref, réfléchissons au bénéfice des traitements que l'on introduit et à leurs risques.

Le BJGP parle des bilans à réaliser chez les patients utilisant des stéroïdes anabolisants androgènes (SAA). Il semblerait que 20% des hypogonadismes vus en soins primaires soient consécutifs à un arrêt de SAA. Un patient sous SAA peut avoir une atrophie testiculaire, de l'acné, une gynécomastie, une dysfonction érectile et une infertilité, des troubles cognitifs, des troubles du comportement tels qu'une irritabilité. Les bilans proposés peuvent être la testostéronémie (pour évaluer la sévérité de l'hypogonadisme),  oestradiol (impliqué dans la gynécomastie et les troubles de libido), bilan hépatique,  HbA1c (si prise d'hormones de croissance augmentant le risque de diabète), créatinine +/- urée  (et vérifier l'absence d'HTA);  NFS (polyglobulie possible) et EAL (pour évaluer le risque cardiovasculaire).



2/ Infectiologie

Le CDC américain alerte sur une augmentation des méningites à méningocoque Y. L'augmentation touche principalement les 30-60 ans, les patients d'origine africaine et les patients vivant avec le VIH.

Sur cette évolution épidémiologique, voici le nouveau calendrier vaccinal pour 2024 ! La principale nouveauté concerne la recommandation de vaccination anti-méningocoque tétravalente ACWY chez les adolescents de 11 à 14 ans en 1 dose, avec un rattrapage jusqu'à 18 ans. Le remplacement de la vaccination méningo C à 5 mois et 12 mois par un ACWY est simplement "proposée" pour le moment mais devrait devenir "obligatoire" en janvier 2025. Pour la vaccination anti-pneumocoque, chez les enfants, le prevenar 13 et le vaxneuvance (15 valences) sont proposés de façon équivalente. La vaccination par Repevax entre 20 et 36 SA est confirmée pendant la grossesse. Chez l'adulte, c'est la fin du schéma 13 puis 23 valences, car c'est un schéma simplifié avec Prévenar 20 qui est recommandé (On avait vu ça au CMGF en détails ici). Enfin, chez les adultes de plus de 65 ans, le vaccin Zona Shingrix est recommandé en 2 doses (au lieu du Zostravax, même s'il a déjà été fait) ainsi qu'un vaccin Covid annuel. Enfin, notons la fin du Revaxis (donc tout vaccin dTP sera avec coqueluche) et du Zostravax a l'été 2024, et que la plupart de ces modifications ne sont pas remboursées par l'assurance maladies dans le droit commun.


Santé Publique France publie 2 études qui montreraient une réduction du risque d'hospitalisation grave au nirsevimab. Ces 2 études s'appuient sur des données réelles sur la période hivernale en France. La 1ère est une étude cas témoins, qui retrouve une efficacité du nirsevimab de  80% sur le risque d'hospitalisation. La 2eme est une étude de modélisation basée évaluant le nombre d'hospitalisation pour VRS suite à un passage aux urgences et trouve que le nirsevimab réduirait alors les hospitalisations de  73% par rapport à un scénario sans nirsevimab (NNT= 39). Pour le coup, Harmonie avait quand même un meilleur niveau de preuve.


3/ Diabétologie

Compte tenu des tensions d'approvisionnement en analogues du GLP-1 qui devaient s'améliorer dans les prochains mois d'après l'ANSM, il sera a nouveau possible d'initier du liraglutide et du semaglutide aux patients avec un antécédent cardiovasculaire établi (AVC, coronaropathie, AOMI)!

Enfin, une double étude de cohorte a inclus des patients sous aGLP-1 ayant ensuite eu un ajout d'iSGLT2, et des patients sous iSGLT2 ayant ensuite eu un ajout d'aGLP1. Ces patients étaient environ à 75% en prévention primaire et âgés de  57 ans en moyenne. Les auteurs retrouvent que le risque de survenue d'évènements cardiovasculaires était plus faible lors des traitements associant aGLP1+iSGLT2 que lors que chacune des molécules était prescrite de façon isolée. La réduction du risque composite d'évènements cardiovasculaires était de 30% soit un NNT estimé à 334 patients par an.


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A la semaine prochaine !

@Dr_Agibus (et @DrePétronille pour la relecture)

2 commentaires:

  1. Salut,
    Les deux études nirsevimab/Beyfortus sont un essai en situation réelle pour l'un et une modélisation pour l'autre, ce qui est le pire du pire en termes de preuves... Pour l'étude Harmonie le NNT, de mémoire, était de 87. Restons-en au communiqué du CNGE.

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    1. Tout à fait, le "pour le coup, Harmonie avait un meilleur niveau de preuve" était pour resignaler, d'une part que harmonie n'était pas d'un très bon niveau de preuve (à cause de l'absence d'aveugle et du CJP subjectif) et d'autre part que ces "nouvelles études" ne permettaient pas de contribuer fortement à l'amélioration des données concernant le nirsevimab. merci du commentaire!

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