Bonjour!
Moi qui pensais que l'été allait être calme, et ben non! Les recommandations de toutes les sociétés arrivent de toutes part.... Peut être que la pause sera pour août...
Alors, comme je le disais, commençons par les recos! Faisant suite aux recommandations américaines de 2013, le NICE , responsable des recommandations britanniques se lance dans la prise en charge des dyslipidémies. Pas de cible de cholestérol mais une baisse en pourcentage par rapport à la valeur initiale. En prévention primaire, ils recommandent un traitement chez les patients ayant un risque d'évènement cardiovasculaires supérieur à 10% à 10 ans selon un nouveau calculateur (plus adapté à la population européenne) et calculant le risque après 80 ans (en argumentant d'une diminution des infarctus non fatals grâce aux statines après cet âge). Alors que leurs recommandations précédentes se tournaient vers de la simvastatine (dont l'efficacité est démontrée en terme de morbi-mortalité en prévention primaire et secondaire), ils recommandent désormais un traitement par atorvastatine (dont le bénéfice en prévention primaire est démontré chez le patient obèse diabétique et qui n'a malheureusement pas d'AMM européenne en prévention secondaire...) Le lobbying y serait il pour quelque chose?
Restons dans les recommandations du NICE, sur l'insuffisance rénale chronique cette fois ci. Ce qu'il faut noter, est qu'elles sont relativement concordantes avec les recommandations de l'HAS de 2012 invitant à introduire un traitement pas IEC rapidement et à adresser au néphrologue à partir d'une clairance inférieure à 45ml/min mesurée en CKD-EPI . La nouveauté qu'ils évoquent est l'utilisation d'une estimation du DFG par une mesure de la cystatine C pour confirmer le diagnostic qui doit être inférieur à 60ml/min (surtout en cas d'absence de protéinurie ou d'estimation de DFG basée sur la créatininémie entre 45 et 60ml/min).
Ensuite, les recommandations de prise en charge de l'HAS concernant l'insuffisance cardiaque (IC). Une recommandations relativement bien faite, avec l'intervention de cardiologues, de généralistes, de médecins généraliste et d'infirmiers. On y retrouve la distinction entre l'IC systolique avec un traitement reposant essentiellement sur les IEC et les bêta-bloquants et l'IC à fonction systolique préservée. La place du médecin traitant est renforcée, la fin de la fiche comprend les différents tests utilisable pour évaluer l'état général du patient (ADL, IADL, MMS, questionnaire d'observance...) Seul regret, une contradiction avec les recommandations de l'ANSM qui, à juste titre je pense, dit que l'association IEC+ARAII est dangereuse et inefficace dans l'insuffisance cardiaque, et la fiche HAS qui laisse la porte ouverte à cette association après avis du cardiologue...
Et enfin, je n'approfondirais pas trop, mais voila des recommandations sur la prise en charge du traumatisme crânien léger chez l'enfant pouvant aider à mieux juger des situations nécessitant d'adresser aux urgences avec deux algorithmes selon l'age (inférieur à 2 ans et supérieur à 2 ans).
Passons d'un extrême de la vie à l'autre. Gériatrie. On hésite souvent à faire opérer les patients de plus de 80 ans. Effectivement, selon l'association américaine de chirurgie orthopédique, il y a une mortalité supérieure par rapport aux patients de 65 à 79 ans dans les suites opératoires des chirurgies orthopétiques, mais le surrisque semble minime, notamment chez des patients avec peu de comorbidités chez qui l'oppération pourrait être vraiment profitable.
Dans l'ostéo-articulaire toujours, le paracetamol est le médicament donné en 1er choix, les AINS n'ayant pas montré de supériorité par rapport à cette molécule mais présentant des effets indésirables supérieurs. La question qu'il restait à se poser était de savoir si le paracetamol est plus efficace que le placebo. Visiblement d'après cette étude du Lancet, rien n'est moins sur avec comme critère de jugement la durée jusqu'à obtenir une EVA inférieure à 1 pendant 7 jours consécutifs.
Gynécologie. Première bonne nouvelle pour les femmes, la pilule du lendemain au levonorgestrel a été réévaluée et les études ne confirment pas la diminution voire l'absence d'efficacité chez les patientes respectivement en surpoids ou avec un IMC supérieur à 30. L'EMA a donc déclaré ce mois ci que les pilules du lendemain pouvaient être utilisées quelque soit l'IMC des patientes.
Deuxième bonne nouvelle pour les femmes souffrant d'infertilité. C'est pas nouveau, mais j'avoue ne pas avoir été au taquet sur les mises à jour... D'après cette intervention du Pr BELAISH-ALLARD , la définition de l'infertilité a été réduite à 1 an au lieux de 24 mois, ce qui permet de ne pas perdre de temps dans des prises en charges selon longues. De plus, après 35 ans, la prise en charge doit être plus rapide et doivent consulter après 6 mois! Le reste de l’entrevue est par ailleurs intéressante quand on n'est, comme moi, pas très calé dans le domaine...
Il n'y avait pas eu de paragraphe diabétologique le mois dernier, je vais donc remédier à cela. D'abord, à propos de ce que certains appellent le "pré-diabète" ou encore "l'hyperglycémie modérée à jeun" ou "intolérance au glucose" et définies comme une glycémie à jeun entre 6,1 et 6,9mmol/L (1,1-1,25g/L) ou une HbA1C entre 5,7% et 6,4% selon les américains. Ces deux dernières appellations semble plus adaptées car à 10 ans, il y a moins de la moitié de ces patients qui développent un diabète! Dans tous les cas, les règles diététiques peuvent encore diminuer cette proportion de patients.
Enfin, dans les outils utiles et innovant, je soulignerais cette démarche de recueil de dons pour financer le "personnal Drink ID" qui permet, en plongeant le dispositif dans son verre lors d'une soirée, de s'assurer de l'absence de GHB, connue comme étant la "drogue du viol". Vous trouverez de plus amples informations ici.
A la semaine prochaine, et pensez bien à boire du lait tous les jours, mesdames, ça diminue la progression de l'arthrose du genou!
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