Bonjour! C'est la fin des vacances pour ceux qui en avaient, alors pour vous aider à vous remettre dans le bain, j'ai regardé, comme toujours, les articles intéressants pouvant se rapporter à de la médecine générale parus cette semaine. Pour une fois, ce sera relativement cours, alors bonne lecture!
1/ Pharmacovigilance
Un des moyen pour représenter l'effet d'un traitement est le NNT : nombre de patient à traiter pour éviter 1 évènement. Une autre façon de voir la chose, est le délai moyen gagné jusqu'à survenu de l'évènement. Cette vision permet éventuellement de donner un "chiffrage moyen" individuel, plutôt que de dire que traiter X patient permet d'éviter totalement 1 évènement, ce qui peut apparaitre flou pour le patient pour qui la vision est binaire: "je vais avoir l'évènement" ou "je ne vais pas l'avoir". Une étude reprend donc les effets des statines et retrouve qu'en prévention primaire, le délai moyen jusqu'au décès gagné par le traitement pour un patient variait entre 5 et 19 jours en prévention primaire et entre 10 et 27 jours en prévention secondaire. Tout de suite, ça n'a plus l'air si efficace...
Un article du BMJ étudie les conséquences à 3 mois de la prescriptions d'alpha-bloquants, dans les troubles prostatiques. L'étude retrouve une augmentation de 14% des chutes, de 16% des fractures, ainsi que des hypotension orthostatiques de 80% et traumatismes crâniens de 15%!
2/ Cardio-vasculaire
"Le travail c'est la santé, rien faire c'est la conserver" disait la chanson. L'homme avait déjà tout compris et il aura fallu 50 ans pour que le lancet le mette en évidence. Cette méta-analyses sur données publiées et non publiées concernait des patients en indemnes de pathologie vasculaire. Le risque de coronaropathie et d'AVC étaient respectivement augmentés de 13% et 33% chez les personnes travaillant plus de 55 heures par semaine, et pour les AVC l'augmentation du risque était significative au delà de 50 heures. Une nouvelle donnée à recueillir pour évaluer le risque cardio?
3/ Oncologie
L'article de la semaine, concerne le pouvoir cancérigène de la viande. La consommation quotidienne de 50g de viande rouge (boeuf, veau, agneau, mouton, porc, cheval et chèvre) augmenterai le risque de cancer du colon de 18%! Ces études sur des centaines de milliers de patients me laisse toujours un peu perplexe, parce que plus le nombre de patient est important, plus la différence est facilement significative et que le risque absolu n'est pas donné dans le communiqué.
4/ Diabétologie
L'USPSTF recommande désormais un dépistage du diabète dès 40 ans et jusqu'à 70 ans chez les patients en surpoids ou obèse. Les méthodes de dépistages américaines sont la glycémie à jeun et l'HbA1C, et doivent être répétées tous les 3 ans. La prise en charge se doit d'être diététique en premier lieux, car les bénéfices sont supérieurs à ceux obtenus par un traitement par metformine. Pour mémoire, en France, le dépistage est recommandé selon la HAS (reco 2003, c'est vieux...) par une glycémie à jeun tous les 3 ans à partir de 45 ans, chez les patients à risque (précarité, IMC >28, HTA, dyslipidémie, ATCD familial de diabète).
Enfin, une étude un peu surprenante sur la mortalité et le diabète. L'étude comparait des patients diabétiques à des témoins sains. La moralité des patients diabétiques était augmenté de 14% par rapport aux sujet non diabétiques. La mortalité était lié à l'age jeune, au mauvais équilibre glycémique et aux complications rénales. Ainsi, les patients de moins de 55 ans avec une HbA1C < 7% avait une augmentation du risque de mortalité de 60% alors qu'elle était diminuée significativement de 5% chez les patients de plus de 75 ans, par rapport aux contrôles! Voilà qui remettrait presque en question le fait d'avoir des objectifs glycémiques plus "cool" chez les patients âgés... Probablement, que cette amélioration est due au fait que ces patients soint mieux suivis que des patients âgés non diabétiques. Pour finir, notons que les patients diabétiques normoalbuminurique (sans néphropathie ou avec néphropathie contrôlée) avaient un risque de mortalité plus faible que les autres, alors vivent les IEC!
C'est fini, je vous dis à la semaine prochaine, et suis toujours ouvert à vos commentaires pour améliorer ce billet hebdomadaire!
A bientôt,
@Dr_Agibus
Bonjour
RépondreSupprimerCe qui me vient à l'esprit tout de suite, c'est que les jeunes diabétiques qui meurent avant 55 ans, sont morts parce qu'ils étaient probablement plus gravement atteints, malgré une HbA1c dans l'objectif. En somme, ils meurent guéris.
Mais pourquoi ? à quel âge a-t-on diagnostiqué leur diabète vs les personnes âgées >75 ans en bonne santé. 10, 20 ou 30 ans de diabète derrière eux ? Ca voudrait dire qu'il vaut mieux être vieux sans complications que jeune et très malade de son diabète.
J'aurais beaucoup aimé avoir cette info. Alors oui, c'est juste une étude observationnelle mais elle a le mérite de montrer ce paradoxe. A suivre.
Merci beaucoup en tout cas pour la proposition de lecture. =)
Merci du commentaire. L'étude ne répond pas à toutes ces questions malheureusement!
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