Bonsoir! Comme prédit, j'écris ce billet avec un certain retard!
Du coup, pourquoi ne pas commencer par un petit résumé de ce 1er congrès du CNGE auquel j’assistais! (je ne suis plus à 1 heure ou 2 de retard près...) Pas mal de critiques ont été faites, je ne reviendrais pas dessus. Les présentations étaient de qualité et d'intérêt variable, mais, si c'était aussi peu intéressant, il n'y aurait pas eu 2300 tweets sous le Hashtag #CNGE2015 en 2 jours ! Vous pouvez d'ailleurs aller regarder ce qui s'y est dit ici.
Sur le plan "rencontres", mon absence de l'an dernier m'avait motivé plus que jamais à rencontrer tous les afficiona-twittos qui s'y rendent! J'aurai bien aimé faire la liste de tous ceux que j'ai rencontré, mais de peur d'en oublié un, je m'abstiendrai. Mais clairement, ce fut un séjour dijonnais mémorable!
Avant de passer aux actualités de la semaine (qui ne seront pas bien longues, étant donné que j'ai été un peu moins assidu que d'habitude et que je n'ai pas trouvé grand chose d'incontournable non plus), je tenais à dire qu'un bon nombre de médecins se sont incrits sur Twitter durant le congrès, que ce soit pour espionner ce qui se disait ou tenter de rejoindre les geeks du congrès, mais ça fait plaisir de compter autant de personnes avec qui interagir à distance et tout au long de l'année sur des problématiques de médecine générale, bravo et merci à tous!
1/ Cardio-vasculaire
Alors commençons par une article du NEJM étudiant la survie des vétérans américains ayant une cardiopathie ischémique stable. Les patients étaient randomisés pour recevoir, soit un traitement médical optimal, soit subir une angioplastie. Après un suivi moyen d'environ 6 ans, le recours à l'angioplastie n'a pas amélioré la survie. Globalement, c'est ce qui est recommandé par la HAS actuellement: ne pas inciter à la coronarographie si la maladie est contrôlée, si les symptômes ne sont pas invalidants et chez qui le bénéfice n'améliorera pas la qualité ou l'espérance de vie.
2/ Gynécologie
La HAS a publié un rapport sur les performances de test de dépistage de trisomie 21 durant la grossesse. Il conclue que le dépistage prénatale non invasif (DPNI) est supérieur au marqueurs du 2ème et 3ème trimestre, mais qu'il n'est pas recommandé en 1ère ligne (probablement encore à cause du cout qui est entre 500 et 600 euros). Enfin, le DPNI ne se substitue pas à un caryotype en cas de risque de trisomie 21, ce dernier restant l'examen de référence.
3/ Hépatologie
Le liraglutide est un antidiabétique oral, analogue du GLP-1. Il a été testé dans une étude contrôlée randomisée de phase 2 publiée dans le Lancet avec comme objectif son évaluation dans la la stéatohépatite non alcoolique (NASH). L'étude retrouve que le traitement multiplie par 4 (p= 0.019) la probabilité d'avoir une résolution de la NASH sans aggravation de la fibrose. Les effets indésirables semblaient similaires dans les 2 groupes, sauf pour les troubles digestifs. Le principal écueil de l'étude est le nombre de patients: 26 dans chaque groupes, ce qui limite grandement ces résultats. Essai de phase 3 à suivre!
4/ Diabétologie
Au chapitre diabétologie, une actualisation des données de l'Etude ACCORD (c'est l'étude qui avait montré que trop baisser l'HbA1C augmentait la mortalité) parue de Diabetes Care. La réanalyse des données retrouvait que le sur-risque de mortalité était associé aux fortes doses d'insulines. Cependant, après ajustement sur les facteurs de confusion, l'insuline injectée n'était plus liée à la mortalité cardiovasculaire. Les facteurs les plus impliqués dans la mortalité étaient l'insuffisance cardiaque, l’antécédent de cardiopathie à l'inclusion et l’existence d'une neuropathie.
Je l'avais dit, c'est tout pour cette semaine. Je finirai sur un article paru dans le Lancet dans la catégorie "Point de vue" portant sur la mise en place de l'organisation des soins d'urgence suite aux attentats de Paris. Je ne sais pas vraiment quoi en penser. En effet, la mise en place des secours a été efficace, la régulation et l'orientation des blessés également, et l'ensemble des acteurs doivent être félicités, remerciés car ils ont sauvé de nombreuses vies. Mais, publier sur "l'efficacité de notre système de soins d'urgence" et les "prouesses de l'APHP" dans le Lancet, a peine 10 jours après les attentats, avec 15 auteurs qui se sont coordonnés pour "participer de façon équivalente" alors que plus d'une dizaine de victimes sont encore dans des lits en réanimation, c'est probablement que très peu de jours se sont perdus entre le 13 novembre et le projet de publication, et je trouve ça un peu déplacé... (ce qui n'enlève rien à la qualité de l'article, soit dit en passant)
A la semaine prochaine!
@Dr_Agibus
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