Bonjour à tous! J'espère que ce week-end de 3 jours vous a permis de vous reposer. (du moins pour ceux qui ne sont pas de garde ou d'astreinte... et que votre bébé n'est pas en train de faire ses dents...).
J'aimerai mieux connaitre les lecteurs du blog, voir qui vous êtes, ce que vous aimez etc pour améliorer le blog. Du coup, j'ai fait un questionnaire en 7 petites questions qui vous prendront 2 minutes maximum pour répondre. Alors, pour répondre, merci d'aller cliquer ICI!
Et maintenant, voici les actualités de la semaine!
1/ Conflits d'intérêt
Un article du JAMA internal medicine a étudié l'association entre les médecins recevant des avantages par les labo et la prescription de statines non-générique. Un tiers des médecins du Massachusetts avait reçu un financement par l'industrie pharmaceutique. Pour les médecins non financés, la prescription de statines en "princeps" était de 18%, et le financement par l'industrie était associé à la prescription des "princeps". Les auteurs retrouvent que par tranche de 1000$ reçus, les médecins augmentaient leur prescription de 0.1%, ce qui semble dire que soit, les labo payent pour pas grand chose, soit les médecins reçoivent vraiment beaucoup d'argent des labos...
L'autre article sur les conflits d'intérêt a déjà été suggéré par Le Bruit des Sabots et replace la problématique de ces conflits et les enjeux pour la pratique et pour le patient. Il est disponible ici.
2/ Gynécologie
Un des articles majeurs de la semaine concerne les pilules oestro-progestatives. Le BMJ a
publié une étude française portant sur l'étude des risques
cardio-vasculaires de ces pilules selon leur dosage. Les incidences
globales sont déjà très intéressantes chez ces femmes de 15 à 49 ans:
33 embolies pulmonaires pour 100 000 femmes, 19 AVC pour 100 000 et 7
infarctus du myocarde pour 100 000. Les concentration en estrogène de
20µg étaient associées à une diminution des risques pour chacun de ces
évènements de 25% , 18% et 44%. Enfin, le gestodene et desogestrel (en
pilule combinée) par augmentaient le risque d'embolie pulmonaire par
rapport au levonorgestrel. Prescrire préférait les pilules de
2ème génération avec des dosages de 30-40µg car celles à 20µg
n'apportaient rien de nouveau et pouvaient avoir un risque d'échec en
cas d'oubli plus élevé en raison du plus faible dosage. Peut être cette
étude fera t elle évoluer leur prochain article sur le sujet, mais il
semble plus sur de prescrire les pilules à 20µg en première intention.
3/ Pneumologie
Le NEJM a publié un article sur la BPCO. Les auteurs classent les patients fumeurs en 4 catégories selon qu'ils soient symptomatique ou non et qu'ils aient ou non une BPCO selon la spirométrie. Ainsi 50% des anciens fumeurs avaient des symptômes sans que les critères spirométriques de BPCO ne soient présent. Ainsi, même sans BPCO, les fumeurs et anciens fumeurs ont des exacerbations et une limitation des activités.
4/ Obésité
Une semaine après l'article du BMJ dont j'avais parlé ici, c'est au JAMA de publier sur l'obésité. L'article compare trois cohortes danoises étables à des périodes différentes :1976-1978, 1991-1994 et 2003-2013. La mortalité était représentée par une courbe en U, comme d'habitude, mais le BMI correspondant à la plus faible mortalité s'est déplacé avec le temps: 23,7 puis 24,6 et désormais 27. Enfin, dans la dernière cohorte, l'IMC >30 n'augmente plus la mortalité par rapport à un IMC entre 18.5et 25. Cette nouvelle étude vient s'ajouter à celle de The Heart publiée l'an dernier et dont j'avais parlé là. L'hypothèse explicative était de dire que le poids maximum devait être pris en considération, car une personne anciennement obèse (suite à de nombreux régimes modernes? ) pouvait avoir un risque cardiovasculaire élevé même si elle n'était plus actuellement obèse, ainsi la différence entre les groupes "normal ou surpoids" et "obèse" étaient atténuées et donc non significative. Cependant, voir que le point de mortalité est le plus bas pour un IMC à 27 ne va pas vraiment étayer cette hypothèse.
Je vous remercie de votre attention et de répondre au sondage que je remets ici, au cas où vous vous tâtiez à répondre en utilisant le lien plus haut.
Merci beaucoup et à la semaine prochaine!
PS: Répondre une seule fois au questionnaire est suffisant, pas la peine de le faire 3 fois même si y'a 3 liens (après si vous n'avez que ça a faire et que ça vous amuse de pointer le biais potentiel de ce questionnaire, libre à vous mais à votre place je préfèrerai profiter du soleil. après avoir rempli une seule fois le questionnaire...) ;)
@Dr_Agibus
Quid des traitements de fond chez les fumeurs exacerbateurs non BPCO ?
RépondreSupprimerBonjour, déjà, les preuves d'efficacités sont maigres pour les patients BPCO. La HAS a également mis à disposition début mai un rappel sur les traitements de fond. (http://www.has-sante.fr/portail/upload/docs/application/pdf/2016-05/fiche_bum_bpco_2016.pdf) Du coup, on sais rien spécialement les symptomatiques non BPCO, mais ça correspondrait à ceux qu'on dit "BPCO stade 0" (EFR normales) pour lesquelles les traitements ne sont pas recommandés.
SupprimerBonjour.
RépondreSupprimerConcernant la prescription de pilules faiblement dosées (20 microgrammes) chez les jeunes femmes en pleine période de fertilité, j'ai la notion (non documentée) qu'elles augmentent (par par rapport aux 30/40 microgrammes) le risque de grossesse sous pilule (défaut de blocage de l'ovulation). Ça vous parle ?
Bonjour,
Supprimersi elles sont bien prises, le risque de grossesse n'est pas augmenté. Cependant, La revue prescrire considérait qu'il était plausible qu'elles soient moins efficace en cas d'oublis. Une revue Cochane a retrouvé que les pilules à moins de 20µg n'augmentaient pas le risque de grossesse, mais qu'il y avait un peu plus de symptômes conduisant potentiellement à des interruptions de traitement (http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/23904209). En espérant, que ma réponse soit assez claire :)