Bonsoir à tous et joyeux Halloween!!! Malheureusement je n'ai pas eu le temps de concocter quoi que ce soit de spécial pour l'occasion hormis de publier ce Dragi Webdo numéro cent 13 en cette soirée de l'horreur. Sans plus attendre, c'est parti!
1/ Soins primaires
Commençons pour une fois par des interventions effectuées en soins primaires (c'est à dire le plus souvent en médecine générale). La première étude parle publiée dans le Lancet, randomisait une intervention brève sur l'obésité versus une intervention classique. Le médecin du bras intervention proposait donc des phrases telles que "Pendant que vous êtes ici, pourrions nous parler un peu de votre poids? Savez vous que le centre *Bidule* peut vous aider gratuitement à perdre du poids? Je peux vous y adresser et nous nous reverrons à ce sujet dans 1 mois". Cette intervention permettait une réduction supérieure du poids: - 2,43Kg versus 1,04kg à 12 mois. C'est pas terrible quand même comme baisse.... Mais les auteurs concluent que l'intervention est efficace est acceptable.
2/ Cardiovasculaire
La HAS a publié une fiche mémo sur la prise en charge de l'HTA. C'est une redite des recommandations de la SFHTA de 2013, sans prise en comptes d'éventuelles avancées, ni de mise en avant de thérapeutiques (les IEC et ARAII sont toujours au même plan...) Étrangement, il faudrait passer rapidement à une bithérapie si la tension n'est pas contrôlée après 1 mois de monothérapie pour ne pas augmenter les effets indésirables liés à de fortes doses de médicament. " Prescrire" dirait que multiplier les médicaments, c'est multiplier le risque d'effets indésirables. Par ailleurs, certains traitements (IEC par exemples) se débutent à faible dose et s'augmentent progressivement: difficile d'avoir des tension adaptées avant d'avoir atteint la dose efficace... Le point sur la fréquence des bilans s'avère un peu plus intéressant: tous les 1 à 2 ans pour la partie néphrologique (Na, K, créatinine, protéinurie) et tous les 3 ans pour la partie métabolique (glycémie, dyslipidémie). L'ECG n'est justifié que tous les 3 à 5 ans en l'absence d'autre facteur de risque.
Suite à l'article laissant supposer un lien entre supplémentation calcique et risque cardiovasculaire dont j'ai parlé il y a 2 semaines, un démenti n'a pas tardé à se faire entendre. Annals of internal medicine a publié un article provenant de la société américaine de cardiologie et de la société américaine d'ostéoporose pour dire que les études ne soutenaient pas un lien entre supplémentation calcique et maladie cardiovasculaire, mortalité cardiovasculaire ou mortalité globale. Ils précisent cependant qu'il ne faut pas dépasser 2,5g/j d'apport calciques. (Je ne vous montre pas la liste des liens d'intérêt, bien plus longue dans cette étude que dans celle d'il y a 2 semaines).
3/ Infectiologie
Le HCSP a émis son avis de vaccinations obligatoires concernant les professionnels de santé. Outre les classiques "DTP-hépatite B" (le BCG n'étant plus obligatoire), il semblerait que les vaccinations rougeole, coqueluche et varicelle puissent être nécessaire en l'absence d'immunité. Concernant qui a fait le plus parler sur les réseaux sociaux: le vaccin de la grippe, il n'est plus obligatoire (art 3111-4 du CSS, ajournée par décret en 2006, merci @RichardTalbot9), mais reste recommandé. D'après l'argumentaire du HCSP, ce vaccin pourrait dans certains cas diminuer la transmission aux patients dans les établissements de santé avec un faible niveau de preuves. Aucune étude ne semble aller dans ce sens pour les professionnels de santé en ambulatoire... Alors pourquoi vacciner?
Une étude du Jama internal medicine parle des antibiotiques inappropriés. On peut voir que près de 50% des antibiotiques prescrits ne sont pas appropriée, c'est à dire que ce ne sont pas des antibiotiques de première intention. L'article ne revient même pas sur l'indication de ces antibiothérapies...
Heureusement pour nous, Archives de pédiatrie a compilé l'ensemble des traitements antibiotiques recommandés chez l'enfant! Pas de nouveauté sur les molécules mais modification des durées d'antibiothérapies dans les pneumopathies infectieuses non sévères: 5 jours (si 100mg/kg en 3 prises par jour) ou 7 jours (si 80-100mg/kg avec répartition en 2 prises par jour) pour l'amoxicilline quand suspicion de pneumocoque et 10 jours (au lieu de 14) pour la clarithromycine quand suspicion de bactérie atypique (clarithromycine en 1ère intention avant la josamycine).
Alors qu'en France on recommande que les nourrissons dorment dans la chambre parentale jusqu'à 6 mois pour réduire le risque de mort subite du nourrisson, les américains ont trouvé et recommandent qu'il faut poursuivre cela jusqu’à 1 an (je me demande si ceux qui ont rédigé ces recos ont déjà passé des nuits avec un enfant de plus de 6 mois dans leur chambre. Moi j'ai jamais pu dormir, et lui non plus...)
4/ Diabétologie
Pour finir, parlons exercice physique dans le diabète. Il semblerait que le moment de l'activité physique soit primordial. Ainsi, une étude en cross-over comparait 30 minutes de marche par jour versus 10 minutes de marche après chaque repas. C'est la que le critère de jugement doit être judicieusement choisi: les auteurs ont opté pour les glycémie post prandiales! Logiquement, quand on fait du sport juste après le repas, les glycémies post prandiales sont plus bases que si on fait du sport à un autre moment de la journée... Les évènements cardiovasculaires ne sont pas mesurés et les critères intermédiaires "classiques" (fructosamine car l'HbA1C n'a pas été étudiée, cholestérol et tension artérielle) ne sont pas significativement différents entre les groupes. Conclusions: mis à part démontrer que faire du sport après les repas, fait baisser la glycémie après les repas, cette étude n'est pas novatrice... Comme quoi, le critère de jugement est une fois de plus important.
C'est fini, avec à peine un jour de retard sur le planning! Encore un joyeux Halloween et à la semaine prochaine!!
@Dr_Agibus
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