Bonsoir! Profitez bien de ce week-end prolongé, surtout si le soleil pointe le bout de son nez par chez vous... Ce n'est pas le cas en région parisienne... C'est parti pour les actualités médicales de la semaine!
1/ Infectiologie
La premier point incontournable réside dans le nouveau calendrier vaccinal 2017. La vaccination contre le Zona chez les plus de 65 ans est toujours présente. La principale nouvelle injection concerne la vaccination anti-méningocoque C à effectuer à 5 mois et celle à 12 mois est maintenu. Il s'agit d'une injection supplémentaire pour améliorer la couverture car il y aurait couverture insuffisante avec risque d'augmentation des infections à méningocoque C. (Je ne sais pas si ça a un lien, mais si on lit les AMM des 2 vaccins disponible: Neisvac et Menjugate, le schéma à 1 injection après 4 mois et 1 rapppel à 12 mois ne s'applique qu'avec Neisvac. Menjugate nécessite 2 injections entre 4 et 12 mois et un rappel à 12 mois. Est ce que le lobby Neisvac aurait remporté la mise?). Autre point clé, la vaccination anti HPV pour laquelle le recours au Gardasil 9 est recommandé. J'ai donc mis à jour mon billet dédié à l'HPV si vous voulez mon avis dessus. Il est également recommandé de vacciner les hommes ayant des rapports avec des hommes jusqu'à 26 ans. Enfin, en contexte de tension d'approvisionnement (terme politiquement correcte pour dire qu'il n'y a plus de vaccins pour une période transitoire de durée indéterminée...), les recommandations sont mises à jour: habiter en île de France n'est plus un facteur de risque suffisante pour que la vaccination par BCG soit prioritaire, 1 seule vaccination anti-VHA quand nécessaire, limiter les vaccin anti-VHB aux patients pour lesquels la vaccination est obligatoire.
Dans les paralysies faciales périphériques, il semblerait que la proportion liée aux maladies de Lyme soit en augmentation. Ainsi, un article du BJGP plaiderai pour une recherche de Borréliose en cas de facteur de risque dans le bilan des paralysie faciale périphérique pour permettre un traitement étiologique.
Enfin, parlons infections urinaires de façon contradictoire. D'abord, un article ayant étudié les ECBU avec des résultats négatifs en laboratoires de ville. Les auteurs ont retrouvé que près de 33% des ECBU négatifs prescrits par des médecins généralistes ne relevaient pas d'une indication à faire un ECBU d'après les recommandations de la SPILF alors qu'une BU aurait permis de limiter les examens et les dépenses inutiles. En extrapolant les résultats de leur étude, les auteurs concluent qu'il serait possible d'économiser près de 10 millions d'euros si des BU étaient fournies aux médecins généralistes gratuitement pour inciter à les utiliser.
D'un autre côté, une étude s'est également intéressé aux ECBU de femmes avec des symptômes urinaires. Ils ont recherché la présence d'E. Coli par culture et par PCR dans les ECBU et ont retrouvés une culture positive dans 80% des échantillons et une PCR positive dans 95% des échantillons. Ainsi, cette étude est en faveur d'un traitement des infections urinaires sur la clinique plutôt que de se fier aux examens complémentaires.
2/ Gynécologie
Un article du Lancet a testé l'acide transexamique dans les hémorragies du post-partum grâce à un essai contrôlé randomisé incluant 20 000 patientes. Les auteurs ont retrouvé que les patientes traitées avaient une mortalité par hémorragie significativement diminuée de 19% (NNT=250, RAR: 0.4%) mais sans bénéfice sur la mortalité globale. Point intéressant, il n'y avait pas significativement plus d'évènements thrombo-emboliques ni d'infarctus chez les patientes traitées. Pourquoi parler de cet article dans une veille biblio de médecine générale? L'acide tranexamique est parfois utilisé dans le traitement des métrorragies mais La revue Prescrire trouve sa balance bénéfice risque défavorable à causes des risques vasculaires. Mis à part le fait que le labo pourra dire que le médicament réduit la mortalité (ce qui ne sera absolument pas valable pour le traitement des métrorragies car il n'y a pas beaucoup de mort à cause de ça...), cette étude rassure quant à la sécurité car les patientes en post-partum ont un risque thrombotique élevé, et le traitement n'est pas plus à risque de thrombose. A méditer si l'acide tranexamique permet d'améliorer la qualité de vie de ces patientes.
3/ Oncologie
Une étude du JAMA a étudié l'association entre le grade d'un cancer colorectal et le délai entre un test immunologique positif et le diagnostic par coloscopie. Ainsi, logiquement, plus le délai entre le test de dépistage et la colo était élevé, plus le cancer était avancé. Cependant, cela n'était significatif que pour des délais supérieurs à 10 mois. L'urgence à consulter après un dépistage positif est donc assez relative.
Pour clore ce chapitre, une petite infographie sur les traitements des cancers de la prostate: que le traitement soit de la surveillance active, de la radiothérapie ou de la chirurgie, la mortalité est identique à 10 ans:
4/ Diabétologie
Enfin, les diabètes génétiques ne sont pas très courants, mais ils m'intéressent, notamment les diabètes MODY pour lesquels les traitements antidiabétiques ne sont pas toujours nécessaires. Cet article m'a surtout permis de découvrir le score pour estimer la probabilité d'un diabète MODY chez les patients de moins de 35 ans. Je ne pense pas l'utiliser prochainement, mais bon...
Merci pour vos encouragements et vos messages!
Bonne fête du travail et à très bientôt pour un prochain billet!
@Dr_Agibus
Merci pour le NNT et RAR ;-)
RépondreSupprimerHaha, mais de rien!
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