Bonjour à tous! Le Congrès du CNGE était plutôt bien, cette année
encore (mais j'avoue axer mes cessions sur du bio-médico-psycho-social
plutôt que sur de la pédagogie). Vous pouvez retrouver le suivi des
sessions avec #CNGE2017!
1/ Pharmacovigilance
La HAS a
réévalué le thiocolchicoside pour confirmer son absence bénéfice (SMR
insuffisant) avec un risque teratogène notamment chez l'homme.
Une étude sur
les benzodiazépines prescrites aux patients avec maladie d'Alzheimer,
retrouve une augmentation de la mortalité chez les patients traités. Une
fois de plus, dans la maladie d'Alzheimer ou dans l'insomnie, les
mesures non médicamentes sont vraiment les prises en charges à
privilégier.
Pour faire la transition avec le chapitre
suivant de pneumologie
(#JeSavaisPasDansQuelleParagrapheMettreCetArticle) , un article du JAMA
internal medicine revient sur le risque de fracture osseuses chez les
patients asthmatique. En effet, les auteurs
retrouvent une augmentation du risque de fracture chez les patients
ayant pris des corticoïdes per os, mais pas avec les corticoïdes inhalés
sur une population de près de 20 000 enfant (ce qui permet quand même
de limiter le manque de puissance).
2/ Pneumologie
Des recommandations sur
les dilatations des bronches ont été publiées par la société européenne
respiratoire. Les détails ne sont pas importants mais, il faut retenir
qu'en dehors d'une association à de l'asthme ou à de la BPCO, les
corticoïdes inhalés ne sont pas recommandés, que les B2 mimétiques de
longue durée d'action peuvent être envisagés en cas de dyspnée
persistante en association à de la kinésithérapie respiratoire, et qu'en
cas d'exacerbation, le traitement antibiotique est à mettre en place
pour 14 jours (donc plus long que dans la BPCO).
D'après un article de PlosOne,
le vaccin antigrippal chez l'enfant serait efficace, mais avec une
efficacité pas terrible quand même, variant entre 33% et 70% selon l'âge
de l'enfant et l'année de vaccination. Le problème, est ce que c'est
une étude hospitalière et donc, l'efficacité du vaccin n'est pas évaluée
sur nos jeunes patients en ville
3/ Gynécologie
Une étude s'est
penchée sur les dépistages du cancer du col utérin en France. D'abord,
le dépistage du cancer du col organisé était plus cout/efficace que le
dépistage individuel. Ça tombe bien, il devient organisé dans quelques
mois. Enfin, la recherche d'HPV effectuée tous les 5 à 10 ans était plus
"cout-efficace"!
Peut être fallait il le démontrer, mais un essai contrôlé
randomisé a comparé la stimulation ovarienne avec insémination versus
l'attente dans la prise en charge de l'infertilité.Heureusement, ça
marche! Et par rapport aux études cardiovasculaires, là, on a un NNT de
4,6 pour un suivi de 3 cycles! La courte durée de l'étude n'a pas permis
de montrer plus d'effets indésirables (notamment, pas de syndrome
d'hyperstimulation ovarienne).
Le BMJ propose
un article sur les traitements non hormonaux des symptômes de la
ménopause. Les traitements non pharmacologiques possibles sont les
thérapies cognitivo-comportementales, l'hypnose et l'acuponcture. En cas
d'échec de ces mesures, les traitements pharmacologiques sont proposés
(même si je doute de la balance bénéfice/risque, notamment dans l'ordre
proposé par les auteurs): (es)citalopram, puis venlafaxine, puis
paroxetine (je l'aurais mise en 1er quitte à mettre un de ces traitement...) , puis gabapentine et enfin
clonidine si rien d'autre ne marche. A ce niveau là, il est probable que
les traitements hormonaux aient une balance bénéfice/risque plus
favorable (en l'absence de contre-indication...). Pour les symptômes
vaginaux, les lubrifiants à l'eau ou à la silicone sont proposés.
4/ Antalgiques
C'est
une étude aux urgences pour des douleurs des extrémités (plutôt
traumatiques), cependant, ses résultats sont intéressants. Dans cet essai
contrôlé randomisé du JAMA,
les auteurs ont retrouvé que 2 heures 'après 1 prise d'antalgiques de
paracetamol 1g avec 400mg d'ibuprofène, la baisse d'intensité de la
douleur était identique à la baisse suite à la prise d'antalgiques
morphiniques (pallier 2 ou pallier 3). Le schéma de l'étude est
néanmoins complexe, avec 4 bras, et des doses de paracetamol associée
aux antalgiques de pallier 2 et 3 d'uniquement 350mg. Il aurait été
intéressant de vraiment comparer avec les 1g de paracetamol... Bref, en
l'absence de contre indication, il est probablement évitable de
recourir aux morphiniques en privilégiant une combinaison
AINS+parcetamol. C'est certainement utile pour des douleurs traumatiques
pouvant risquer de devenir chroniques pour lesquelles les opiacés au
long cours présentent plus de risque. Pour des douleurs non traumatiques
(infectieuses, douleurs abdominales non encore identifiée), il est
probable que les morphiniques soient plus adaptés compte tenu des effets
indésirables connus des AINS.
5/Diabétologie
Une étude de
cohorte de plus de 1200 patient diabétiques de type 2 confirme le lien entre hypoglycémie
sévère et risque de mortalité globale (HR= 1,7) lié à une augmentation de
mortalité cardio-vascuaire (HR=1,64) et de mortalité par cancer (HR=2,49). Ne me demandez pas des NNH, on "inflige pas" des hypoglycémies sévères aux patients donc voilà... Je n'ai pas l'explication pour les cancers... mais en tous cas, éviter les hypoglycémies sévères est important!
C'est fini pour cette semaine, bon retour de Montpellier à tous, et dédicace spéciale aux Twitto.a.s présents, vivement la prochaine IRL!
@Dr_Agibus
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