Bonne année à tous! Après quelques semaines de repos, le blog revient avec plein de nouveaux articles! J'espère que vous serez toujours aussi nombreux à le lire régulièrement. Bonne lecture!
1/ Pharmaco-vigilance
Un article du BMJ s'est intéressé aux traitements hormonaux substitutifs, notamment utilisés dans le cadre de la prise en charge des symptômes de la ménopause. L'article particulièrement complet a étudié les patientes de 2 cohortes, pour s'intéresser aux risques thrombo-emboliques. Globalement tous les traitements oestro-progestatifs ou oestrogènes seul par voie orale augmentent le risque de MTEV. La comparaison entre traitements transcutanés et oraux montrent bien l'augmentation du risque par voie orale. Voici les NNH des traitements oraux:
2/ Cardiovasculaire
On a eu le score CHADS2, puis le CHA2DS2-VASc, et il y aura peut être le P2-CHA2DS2-VASc. En effet, une anomalie de l'axe de l'onde P à l'ECG serait un facteur prédictif d'AVC chez les patients en FA. Pas sur que ça m'aide vraiment cependant, étant donné, que je ne sais pas encore bien déterminer l'axe d'une onde P (mais, ça doit pas être très dur, il suffit de s'entrainer), mais surtout, que repérer les ondes P sur un tracé de fibrillation ne doit pas être chose aisée....
3/ Pneumologie
Une étude de la revue CHEST s'est intéressée à l'aspirine chez les patients BPCO. plus de 1500 patients d'une cohorte ont été inclus dans cette étude, parmi lesquels 45% utilisaient de l'aspirine à faible dose. Après appariement sur score de propension, ces patients avaient une diminution de 22% du risque d'exacerbation de BPCO (surtout les exacerbations d'intensité modérée), ainsi que de légères diminutions de la dyspnée sur le mMRC et sur le COPD assessment test. On manque quand même de chiffres absolus dans cet article... Enfin, cette étude ne parle pas de diminution de mortalité, mais les références en introduction parlent d'une réduction parfois retrouvée de mortalité globale chez les patients sous aspirine faible dose. Bref, rien qui incite vraiment à prescrire de l'aspirine faible dose chez un patient BPCO sans antécédent cardiovasculaire.
4/ Urologie
Une étude de cohorte rétrospective monocentrique, retrouve une augmentation du risque de cancer de prostate chez les patients avec une maladie inflammatoire de l'intestin, avec une incidence de 4,4% versus 0,65% . Ce n'est bien sur pas une étude de casualité, mais cela fait une grosse augmentation du risque, s'il y avait une causalité, correspond à 1 cancer pour 21 patients avec une MICI (et 42 si l'on considère uniquement les cancers de prostate symptomatiques). Faudrait-il proposer un dépistage ciblé pour ces patients?
5/ Infectiologie
Le BMJ fait un rappel actualisé sur le Zona. C'est un classique, mais, il faut toujours revoir ce genre de pathologies au cas où ça évolue. Donc rapidement: c'est une réactivation du virus de la varicelle, et dont les principaux diagnostics différentiels sont la dermatite de contact et l'infection à HSV. Le zona est contagieux mais il suffit de couvrir l'éruption par des vêtements ou pansements non adhérents. Un avis spécialisé est requis en cas d'atteinte ophtalmique ou d'immunodépression. Un traitement antiviral est à débuter dans les 72h, mais peut l'être aussi après même s'il sera nettement moins efficace. La prise en charge de la douleur à la phase aiguë peut passer par des patchs de lidocaïne et des morphiniques. A la phase chronique, on préfèrera d'autres traitements comme l'amitriptyline ou la gabapentine et prégabaline sans qu'aucune différence d'efficacité n'ait été mise en évidence entre ces différentes classes. Concernant les vaccins, l'actuel zostavax a une efficacité de moins de 70%sur l'apparition d'un zona et sur les douleurs post-zostériennes, mais on attend surtout le future Shingrix, vaccin recombinant avec une efficacité de 97% (pour mémoire le zostavax est actuellement recommandé dans le calendrier vaccinal et remboursé à 30% pour un prix de plus de 120€)
Concernant les infections asymptomatiques à Chlamydia Trachomatis chez l'homme, une étude française menée en milieu spécialisé, retrouve une prévalence de cette infection de 5,7%, et que le seul facteur de risque de portage en analyse multivariée est d'avoir un partenaire avec une IST. Les rapports non-protégés durant les 6 mois précédents ne sont plus significatifs, mais peut être par manque de puissance? En tous cas, il est vraiment indispensable d'inciter à ce que les patients infectés en parlent à leurs partenaires sexuels pour qu'ils soient, à leur tour, dépistés et traités.
6/ Neurologie
Pour finir, une revue de la Cochrane, retrouve que le fer dans le syndrome des jambes sans repos (SJSR) est probablement efficace pour soulager les symptômes, sans amélioration de la qualité de vie globale, mais sans effets indésirables notables non plus.
7/ Jeu du mois: Abyss
Abyss est un superbe jeu de Bruno Cathala. Il nous emporte dans les profondeurs des océans pour recruter des alliés de différents peuples sous-marins permettant ensuite de réunir des seigneurs et de prendre possession de lieux mystiques! Le design des personnages sur les cartes est magnifique et l'utilisation de perles pour commercer, totalement immersif. Les extensions Kraken et Léviathan renouvellent le jeu en améliorant la mécanique avec, respectivement, le trafic de perles noires et les explorations pour combattre des monstres marins. Les règles sont simples, la stratégie réside dans le choix des alliés utilisés pour faire venir à vous un seigneur des mers. En bref, c'est un jeu avec une mécanique fluide, avec une bonne dose de stratégie dans un univers captivant!
C'est fini! Bonne semaine à tous, et à bientôt!
@Dr_Agibus
Hello! Je rattrape mes dragiwebdo en retard, merci encore pour tout ce travail!
RépondreSupprimerJ'ai une petite question, pour le syndrome des jambes sans repos, je n'ai pas réussi a comprendre avec la revue de Cochrane si la supplémentation en fer est utile et à prévoir même chez les patients sans carence martiale. J'avais pour notion de supplémenter les patients avec SDJSR si la ferritinémie est inférieure à 50 ng/l. Qu'en penser?
Merci encore!
Merci du commentaire :) concernant l'article sur le SJSR, la revue cochrane ne détaille pas les spécificités de chaque ECR. Il semble y avoir un bénéfice modeste après 12 semaines de supplémentation orale même en l absence de carence avérée, sans effets indésirables supplementaire par rapport au placebo. Vu l'absence d'autre traitements simples, je pense que ça vaut le coup d'essayer.
SupprimerBonne soirée!