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lundi 8 juin 2020

Dragi Webdo n°273 : COVID-19 (hydroxychloroquine, ACR en ambulatoire), déprescription/HTA, déprescription/CSI (reco européennes), THM, cancer thyroïdien, liraglutide/obésité

Bonsoir ! Une nouvelle semaine qui s'achève et une nouvelle qui va bientôt commencer. J'espère, comme toujours que vous allez bien et je vous remercie pour votre fidélité et vos mots d'encouragement ! Voici les articles sélectionnés de la semaine, bonne lecture!


1/ COVID-19

Forcément, on va commencer par parler par la rétractation de l'article du Lancet dont on avait parlé il y a quelques semaines. Je ne m'étais pas étendu sur la méthode de l'article, tout simplement parce que la semaine précédente, 3 études avaient déjà montré l'inutilité de la chloroquine, donc celle ci, qu'elle soit valide ou rétractée, ne change absolument rien.

D'ailleurs, des résultats de l'étude britannique Recovery ont été présentés: c'était une étude randomisant les patients atteints de COVID hospitalisés en 5 bras: soins courant, lopinavir-ritonavir, dexamethasone, hydroxychloroquine ou azithromycine. Ainsi, avec 1500 patients dans le bras hydroxychloroqine et 3000 dans le bras soins courants, il n'y avait pas différence de mortalité à 28 jours entre les 2 groupes (respectivement: 25,7% vs 23,5%). On peut toujours s'obstiner, mais à un moment, ça devient vraiment déraisonnable.

Une étude du Lancet Public Health s'est intéressé à la survenue des arrêts cardiaques survenant hors de l’hôpital en région parisienne pendant la période COVID. Bon, ben la figure parle d'elle même, hein, et la mortalité a varié en conséquence... ce sont probablement les effets collatéraux du COVID liés à l'inaccessibilité de certains services de santé et au renoncement au soins durant cette période.



2/ Cardiovasculaire

Un essai contrôlé randomisé du JAMA a évalué la déprescription des antihypertenseurs chez des patients de plus de 80 ans avec une PAS < 150mmHg versus un groupe contrôle. Ainsi, il y avait respectivement 86% et 89% de patients avec une PAS < 150mmHg à 12 semaines avec une déprescription maintenue chez 66% des patients du groupe intervention. J'espère que les auteurs fourniront prochainement des données sur une durée de suivi plus longue et sur des critères cliniques d'évènements cardiovasculaire ou de mortalité.


3/ Pneumologie

La société européenne de pneumologie émet des recommandations sur la déprescription des corticoïdes inhalés chez les patients BPCO. La société américaine avait également suggéré cette option de désescalade thérapeutique (cf ici). L'ERS recommande donc une déprescription des CSI chez les patients qui n'ont pas d'antécédent récent d'exacerbation et ayant des éosinophiles < 300. En cas de déprescription, un traitement de fond doit être maintenu par bronchodilatateur de longue durée d'action (LABA ou LAMA).


4/ Gynécologie

Suite à l'article du Lancet sur les risques des traitement hormonaux de la ménopause, l'agence européenne du médicament avait été saisie sur la persistance du sur-risque de cancer du sein jusqu'à 10 ans après l'arrêt du THM, sauf pour les oestrogènes vaginaux faible dose qui ne semblaient pas augmenter le risque de cancer du sein. Ces informations ont été validées par l'EMA et devront être notées dans les résumés des caractéristiques du produit. 

Un essai contrôlé randomisé a évalué l'impact d'un outil de décision partagé concernant le choix d'un accouchement par voie basse ou par césarienne chez des patients avec antécédent d'accouchement par césarienne en espérant réduire des chirurgies pas forcément indiquées. L'étude a inclus plus de 1400 patientes et l'outil n'a fait réduire le nombre de césarienne que de 3% (43% vs 46%) . Il n'y avait pas non plus de différence significative sur les suites maternelles et néonatales. Bref, cet outil ne marche pas pour ça, mais il est intéressant (mais uniquement en appendice et trop long pour être mis malheureusement)


5/ Endocrinologie et nutrition

Un nouvel article parle du surdiagnostic des cancer thyroïdiens (on en avait parlé ici). En France, le surdiagnostic des cancers de la thyroïde est estimé à 83% entre 2008 et 2012. La mortalité estimée de ce cancer est inférieure à moins de 1 pour 100 000 patients.


Un essai contrôlé randomisé a évalué l'efficacité du liraglutide chez les adolescents obèses non diabétique avec comme objectif la perte de poids. Les auteurs concluent à une efficacité du traitement, devant une baisse significative de 0,37 déviation standard d'IMC (soit -5 point d'IMC environ chez des patients avec un IMC moyen initial de 35) à 56 semaines. Cependant, dès l'arrêt du liraglutide, le poids remontait pour revenir quasiment à l'état de base 6 mois après l'arrêt... (et coté groupe contrôle, après l'arrêt, l'IMC a également augmenté de sorte qu'une différence entre les groupes persistait, mais le résultat sur le poids n'était donc pas satisfaisant...)



C'est terminé! N'oubliez pas Facebook, Twitter  et la newsletter ! A la semaine prochaine !

@Dr_Agibus

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