lundi 28 juin 2021

Dragi Webdo n°319 : vaccin méningo B (HAS), HTA (ESH), acné (NICE), baclofène, anxiété, ophtalmologie, FA résolue, vitamine D, chocolat

Bonjour ! C'est le dernier ou l'avant dernier DragiWebdo de la saison avant la pause estivale. Nous vous remercions de répondre au rapide sondage ICI si vous ne l'avez pas encore fait, ça nous aidera à réfléchir à d'éventuelles modifications pour la rentrée. Bonne lecture !

1/ Pharmacovigilance

Concernant les fluoroquinolones, cet article d'Annals of family medicine retrouve que les fluoroquinolones de 3ème génération (type levofloxacine), n'avaient pas de sur-risque de rupture de tendon achilléen, alors que celles de 1ère et 2ème génération l'augmentaient (acide nalidixique, ciprofloxacine, ofloxacine, norfloxacine).

Une revue systématique revient sur les effets indésirables des corticoïdes inhalés pris pendant plus de 1 an augmentaient le risque de pneumopathie et mycobactéries, de candidose oropharyngée et de dysphonie. Les risques de diabète et de fractures n'étaient pas clairs et apparaissaient qu'après des traitements à forte dose. Il n'y avait pas d'augmentation du risque d'hypertension ou d'insuffisance surrénalienne.

2/ Infectiologie

La HAS vient de recommander la vaccination contre le méningocoque B chez tous les enfants avant l'âge de 4 ans. C'est le Bexsero qui est recommandé, mais il n'est pour le moment pas pris en charge (83€/dose) et s'effectue en 2 doses initiales espacées de 2 mois, suivies d'une dose de rappel à 6 mois ou 2 mois ou 12 mois selon l'âge de la dose initiale. Bref, il y a des schémas plus simples, mais pour l'intégrer dans le calendrier vaccinal précisément, attendons un avis confirmant cette recommandation pour voir quand l'intégrer (le schéma avec 1ère dose à 6 mois et 2ème à 16-18mois semble le plus adapté).

3/ Addictologie/Psychiatrie

Un essai contrôlé randomisé ayant inclus 120 participants avec dépendance alcoolique évaluait le baclofène 30mg et 90mg versus placebo. A 4 mois, le traitement par baclofène réduisait les jours de "heavy drinking" (> 5verres/j pour un homme et >4 verres/j pour une femme), avec un NNT de 7,7 patients, et augmentait le nombre de jours abstinence de 12 jours par rapport au placebo. Si on regarde les sous groupes, on voit que la dose de 90mg apportait les meilleurs résultats chez les hommes et c'était celle de 30mg chez les femmes.

On avait déjà eu un comparatif des traitements de l'anxiété ici. Voici une nouvelle revue systématique s'intéressant spécifiquement aux inhibiteurs de recapture de la sérotonine (IRS). Les données sont plutôt concordantes, avec l'escitalopram, le citalopram, la paroxétine, la duloxétine et venlafaxine qui sont les plus efficaces, mais les intervalles de confiance se recoupent presque tous et les traitements sont donc équivalents. La fluoxétine et la sertraline semblaient un peu moins efficaces.


4/ Ophtalmologie

Le BMJ a publié un article concernant la prise en charge des problèmes ophtalmologiques en téléconsultation. Mis à part les jolies photos, l'algorithme qu'ils présentent s'applique bien évidemment aux consultations normales (étant donné qu'on n'a pas forcément de matériel plus spécifique pour examiner un oeil en présentiel ou en visio). Il faut surtout rechercher les signes d'alerte: douleur, céphalée homolatérale, baisse d'acuité visuelle, diplopie, photophobie, traumatisme/chirurgie/port de lentilles, opacité cornéenne, signes d'infection systémique.


5/ Dermatologie

Le NICE a publié des recommandations concernant l'acné. Les auteurs recommandent d'adresser au dermatologue en cas d'acné fulminans, d'acné conglobata, d'acné nodulo-kystique. Le traitement de 1ère intention est une association fixe adapalène + peroxyde de benzoyle (Epiduo* non remboursé en France). Les alternatives sont adapalène (+ contraception) + macrolides topiques (pas si grossesse/allaitement) ou peroxyde de benzoyle + macrolides (ok si grossesse/allaitement). La doxycycline ou limecycline orales peuvent être ajoutés au peroxyde de benzoyle, à l'adapalène ou à l'acide azélaique (Finacea* ou Skinoren*) si l'acné n'est pas contrôlée. Quelques règles: pas de monothérapie par antibiotique local, pas de monothérapie par antibiotique oral, pas d'association antibiotique oral avec antibiotique local. Le traitement est prescrit initialement pour 3 mois, prolongeable pour 3 mois si besoin. Concernant les rétinoïdes oraux, la dose recommandée est de 0.5 à 1mg/kg/j jusqu'à atteindre 120-150mg/kg de dose cumulée (on peut y ajouter des corticoïdes oraux au début pour éviter l'aggravation initiale). En cas de SOPK, les auteurs proposent une contraception par oestroprogestatifs et préférentiellement contenant de la cyproterone.

6/ Cardiovasculaire

Le KDIGO a proposé des recommandations concernant l'HTA chez les patients avec insuffisance rénale. Le dépistage s'effectue par des mesures standardisées au cabinet suivies de mesures ambulatoires. Les cibles tensionnelles proposées sont de 120mmHg en s'appuyant essentiellement sur l'étude SPRINT... Ils recommandent des IEC ou ARA2 chez les patients avec HTA et insuffisance rénale et albuminurie (diabétique ou non). Il n'y a pas de recommandations en l'absence d'albuminurie. Ils prônent également une restriction sodée importante à 2g de sodium/jour (soit 5g de chlorure de sodium.)

C'est concordant avec la Cochrane qui a mis à jour sa synthèse sur le sel dans l'insuffisance rénale chronique (la précédente datant de 2015) avec un haut niveau de preuve sur la diminution de la PA (- 6,91/3,91 mmHg) et de l'albuminurie à court terme (les études à long terme sont toujours en cours). 

De son coté, la société européenne d'HTA a émis des recommandations concernant la mesure de la pression artérielle. Il n'y a rien de très neuf. Les mesures au cabinet doivent être confirmées par des mesures ambulatoires. Les indications de la MAPA sont : détecter l'HTA masquée et l'HTA blouse blanche, diagnostiquer l'HTA nocturne, confirmer des hypotensions liées à un surtraitement, et en cas de discordance entre les mesures au cabinet et les automesures tensionnelles. La MAPA est considérée comme étant la méthode préférentielle pour le diagnostic d'HTA, les AMT étant celles de choix pour le suivi (on ne va pas pouvoir faire des MAPA à tout le monde...)


Rapidement, cette méta-analyse s'est intéressée aux évènements thrombotiques selon la poursuite ou non d'un traitement anticoagulant après une ablation de fibrillation auriculaire. Le bénéfice à la poursuite de l'anticoagulation n'est pas certain puisqu'il n'y avait pas de différence entre les groupes sur les évènements thrombotiques, en revanche il y avait plus d'évènements hémorragiques chez les patients toujours anticoagulés. Dommage que le niveau de preuve des études incluses n'ait pas été élevé. (On en avait déjà parlé ici.) 

7/ Vitamine D

Comme presque toutes les semaines, les articles sur la vitamine D continuent de sortir. Cette semaine, un article s'est intéressé à l'impact de la supplémentation en vitamine D au cours de la grossesse sur le risque de rhinite allergique de l'enfant à naître. Supplémenter en vitamine D les patients avec un déficit en début de grossesse réduisait le risque d'allergie à 3 et 6 ans chez l'enfant.

Celui ci a regardé 13 études concernant vitamine D et mortalités/admission en soins intensif pour Covid afin d'en faire une méta-analyse qui serait en faveur d'une réduction des admissions en soins intensifs chez les patients traités par vitamine D après leur diagnostic de Covid. Bon, il n'y a que 3 essais contrôlés randomisés dans la méta-analyse (le reste étant des études observationnelles) et parmi ces 2 essais, seul un a montré une différence en faveur de l'utilisation de la vitamine D sur la réduction des admissions en soins intensifs (mais pas sur la mortalité). 

8/ Manger, bouger

Manger du chocolat, c'est ce qui était proposé aux participantes ménopausées de cet essai contrôlé randomisé. Les femmes étaient réparties en 3 groupes : 100g de chocolat le matin, 100 grammes de chocolat le soir, et pas de chocolat. Bonne nouvelle, manger du chocolat pendant 14 jours n'a pas fait prendre de poids ! La consommation de chocolat a diminué la faim et le désir de sucreries, et a réduit les apports énergétiques du reste de la journée sans  compenser l'apport énergétique supplémentaire du chocolat (542 kcal/jour pour 100g !). Selon le moment de prise dans la journée, les effets sur le métabolisme étaient différents. Par exemple, l'activité physique était augmentée en cas de prise le soir et la glycémie à jeun réduite en cas de prise le matin. Les rythmes de sommeil étaient également différents selon le moment de prise. Comme quoi, on peut faire de la recherche sur n'importe quoi (mais entre nous, ça ne sert pas à grand chose en l'état...) ! 

En revanche, plus utile, cette méta-analyse d'essais contrôlés randomisés a montré qu'intégrer de l'activité physique régulière (physique ou psychocorporelle) améliorait la qualité de sommeil déclarée par les participants mais sans montrer de différence sur le sommeil étudié par actigraphie (capteur mis sur le poignet, beaucoup plus accessible financièrement que la poly(somno)graphie dans les études). 

9/ Pneumologie

Cette étude pilote a montré que l'intervention d'un pharmacien sur les techniques d'utilisation d'un inhalateur pour l'asthme et pour la BPCO améliorait la technique d'inhalation. Cependant, à 6 mois, il n'y avait aucune différence sur le contrôle de l'asthme ou de la BPCO ou encore sur les exacerbations le groupe intervention et le groupe contrôle... 
 
 
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On se retrouve fin août pour le prochain DragiWebdo la semaine prochaine si on arrive à régler le souci de newsletter d'ici là, sinon RDV fin août!! Bon été!

@Dr_Agibus et @DrePetronille
 

2 commentaires:

  1. Merci pour toutes ces informations, attention le lien de la source associée à la note sur la dermatologie n'est pas le bon (on tombe sur un article d'urologie).

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