Bonjour ! Encore et toujours des ruptures de stock d'amoxicilline signalées par l'ANSM. En bref, les durées de traitement d'amoxicilline doivent être réduites à 5 jours (otites, angines, pneumonies...). De plus, l'indication d'antibiothérapie systématique dans les otites moyennes ne concerne plus que les enfants de moins de 6 mois (et non 2 ans comme les recommandations françaises, mais se rapprochant plus des recos anglaises ) ou les otites compliquée d'une otalgie intense, de fièvre élevée ou d'otorrhée..
1/ Pneumologie
Le GOLD a publié des nouvelles recommandations pour 2023 concernant la BPCO! Premièrement, la définition est modifiée: la BPCO est un ensemble de conditions pulmonaires caractérisées par des symptômes liés à des anomalies des voies respiratoires responsables d'une obstruction persistante. Donc, il y a la notion de symptômes et d'obstruction chronique. Elle est à suspecter devant tout patient ayant une toux chronique, une dyspnée, des expectorations, des infections respiratoires récurrentes ou une exposition à un facteur de risque, mais la spirométrie est obligatoire pour poser le diagnostic (VEMS/CV < 0.7 après bronchodilatation). Le dosage d'alpha1-AT est toujours recommandé 1 fois dans la vie. Dans la classification de la BPCO, les catégories anciennement C et D sont fusionnées dans une catégorie E. Les traitements sont décrits selon le CAT, le mMRC et les exacerbations ci dessous, et bien sur, le sevrage tabagique est le traitement le plus important. En cas de traitement insuffisant, il est recommandé de passer au pallier supérieur, incluant l'ajout de CSI même si les éosinophiles sont < 300 (mais > 100). En effet, la mortalité des patients est réduite (1) par la trithérapie par rapport à une double bronchodilatation (-30% dans IMPACT et -50% dans ETHOS) chez les patients du groupe E ayant des symptômes (ex-groupe D), (2) par le sevrage tabagique (NNT=645 patients par an) et (3) par la rééducation pulmonaire chez les patients ayant été hospitalisés pour EABPCO (et par des mesures d'oxygénothérapie, VPP et transplantation dans certains cas). Les macrolides au long cours peuvent être considérés chez les patients sevrés ayant toujours des exacerbations sous traitement optimal (bithérapie avec éosinophiles < 100 ou trithérapie). La réhabilitation est recommandé pour les patients des groupes B et E. Les vaccinations DTPCa, pneumocoque et covid sont recommandées. En cas d'EABPCO, les B2CA sont recommandés et l'introduction d'un traitement de fond à débuter. De plus, 5 jours de corticoïdes oraux sont recommandés en cas d'EABPCO modérée et sévère, et 5 jours d'antibiotiques peuvent être indiqués pour réduire la durée des symptômes, mais l'épisode peut durer 4 à 6 semaines. Enfin, les auteurs abordent rapidement les patients "pré-COPD" (patients symptomatiques ou avec emphysème mais VEMS/CV >0,7) et les PRISm (VEMS/CV>0,7 mais spirométrie anormale cf ici) qui sont à risque de développer une BPCO.
Le CDC a publié des recommandations en faveur de la vaccination anti-covid par vaccin bivalent en tant que booster ou chez les non vaccinés à risque, mais le niveau de preuve n'est pas très élevé. Il repose sur le fait que les boosters sont un peu efficaces, le virus à muté, donc booster avec un vaccin plus adapté au variant devrait être efficace.
L'USPSTF a publié des recommandations concernant le dépistage du SAOS. Leur revue systématique conclu qu'il n'y a pas suffisamment de données pour évaluer la balance bénéfice/risque du dépistage aussi bien chez les patients asymptomatiques que chez les patients ayant des symptômes non identifiés de SAOS (ronflement, apnées, somnolence diurne...). Le dépistage par questionnaire n'a pas été évalué en contexte de médecine générale et la PPC améliore le sommeil et la qualité de vie mais pas la mortalité ou les autres critères cliniques de santé.
Alors que le GOLD dit que l'e-cigarette est trop incertaine pour être recommandée dans le sevrage tabagique dans les recos ci dessus, la Cochrane met à jour sa revue systématique. Les auteurs concluent que l'e-cigarette avec nicotine est plus efficace que les substituts nicotiniques avec un bon niveau de certitude et sans nicotine avec un niveau de certitude un peu moindre. Le NNT à 1 an pour obtenir un sevrage est d'environ 25 patients pour un risque d'effets indésirables sévère correspondant à un NNH de 100 patients. Cependant, les études étaient souvent de petite taille et ne duraient pas plus de 2 ans.
2/ Psychiatrie
Un article a étudié l'efficacité de la gabapentine et de la prégabaline dans diverse pathologie. Dans le trouble bipolaire, les études étaient trop hétérogènes pour conclure à un effet thymorégulateur efficace de ces traitements. Dans l'anxiété, ils étaient efficaces, avec des tailles d'effet un peu supérieure sous gabapentine par rapport à la prégabaline. Enfin, dans l'insomnie, ces traitements ne semblaient pas efficaces.
3/ Hépatologie
Un article du JAMA aborde l'hémochromatose. Le diagnostic chez des patients ayant un parent au 1er degré avec hémochromatose héréditaire ou chez ceux présentant une fatigue, des arthralgies ou toute élévation des taux de transaminases et chez les patients présentant une hépatomégalie ou une cardiomyopathie d'origine inconnue. Ils proposent un algorithme (qui n'a pas été validé en pratique clinique cependant). La prise en charge repose essentiellement sur les saignées avec une cible de ferritine entre 50 et 100 sans anémie. Il est également nécessaire d'éviter les supplémentations en vitamine C et de limiter les prises d'alcool.
4/ Endocrinologie
L'insuffisance surrénalienne liée aux corticoïdes est abordée dans un article du BMJ. Le risque augmente à partir de 5mg d'équivalent prednisone pris pendant 4 semaine, ou de 40mg pris pendant plus de 7 jours ou de cures courtes répétées plus de 3 fois par an. Les symptômes sont une fatigue, des douleurs abdominales, des nausées, une hypotension, de la fièvre, des troubles de conscience, une hyponatrémie, une hypoglycémie, une hyperkaliémie, une anémie normocytaire ou une insuffisance rénale. Les auteurs proposent un diagnostic sur une cortisolémie 9h du matin, à 24h de la prise du dernière. Un dosage supérieur à 350nmol/L permet d'exclure le diagnostic.
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