Bonjour, voici un court billet pour cette semaine, bonne lecture !
1/ Pharmacovigilance
Un article du JAMA internal medicine s'est intéressé au risque de chutes chez les patients âgés sous opioïdes grâce à une cohorte de 3 millions de patients qui ont fait 500 000 chutes en 4,3 ans en moyenne, dont 5000 fatales. Ainsi, le taux de mortalité annuel était de 3 pour 10 000 sur l'ensemble de la population, mais de 30 pour 10 000 chez les plus de 80 ans. Le risque de chute était multiplié par 5 dans les 28 jours suivant la prescription d'un opioïde.
On reste dans les opioïdes avec un sur-risque d'accouchement prématuré chez les patientes sous opioïdes durant la grossesse. C'est une étude cas-témoins nichée dans une cohorte rétrospective et les auteurs montrent qu'il y a une augmentation du risque d'accouchement prématurée de 4% à chaque doublement des doses de morphine (en mg équivalent morphinique), sans différence entre le type d'opioïdes. Ainsi, bien que le risque soit relativement faible, s'en tenir aux plus faibles doses semble important.
2/ Cardiovasculaire
3/ Pneumologie
Nous avions parlé plusieurs fois des risques de décompensation chez les patients BPCO. Cette étude présentée au congrès de la SPLF confirme qu'un sur-risque d'évènements cardiovasculaires survient plus fréquemment dans les mois suivant une exacerbation de BPCO mais précise que le risque est maximal dans la semaine qui suit l'exacerbation. On sait que les traitements de la BPCO ne réduisent pas directement la mortalité, mais en réduisant la survenue d'exacerbations, ils pourraient réduire la survenue d'évènements cardiovasculaires chez ces patients fumeurs ou anciens fumeurs à haut risque.
4/ Rhumatologie
Abordons rapidement la maladie de Behçet, qui atteint 400 personnes sur 100 000 d'origine turque et 5 pour 100 000 en moyenne en population occidentale. Les symptômes caractéristiques comportent notamment l'aphtose buccale suivi d'ulcérations génitales (plus importants et profond que les ulcères buccaux et souvent responsables de cicatrices), et de lésions cutanées papulaires et nodulaires. Il y a également des mono ou oligoarthrites pouvant faire évoquer une SPA périphérique, ainsi que des atteintes ophtalmologiques comme des uvéites. Des phlébites profondes ou superficielles surviennent chez un tiers des patients et des anévrismes vasculaires peuvent être retrouvés. Le diagnostic repose sur un score clinique incluant un test pathergique (papule ou pustule 48h après piqure de l'avant bras avec une aiguille 20-26G), ce score >3 ayant une sensibilité et une spécificité de plus de 90%. Le traitement initial repose généralement sur la colchicine et sur un suivi conjoint multidisciplinaire (internistes, vasculaires, ophtalmo..).
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A la semaine prochaine !
@Dr_Agibus (et @DrePétronille pour la relecture)
Les patientes sous TSO nécessitent au cours de leur grossesse une augmentation des doses d'opioïdes sous peine de syndrome de manque lié à l'hémodilution au cours de cette période. Rechercher une diminution des doses serait problématique voire dangereux pour le fœtus
RépondreSupprimerTout à fait ! comme dit sur Twitter/X, il s'agit là de traitements aigus. Les TSO n'étaient pas étudiés dans cette étude. Ainsi, il s'agit d'introduire à faible dose, plutôt qu'à des doses "plus élevées" (pour ne pas à revoir le patient trop vite par exemple ou en expliquant bien que 4 fois par jour c'est selon le besoin et pas forcément les 4 fois par jour) Merci du commentaire!
SupprimerSi vous permettez ce commentaire / Behcet pour une méthode qui n'a jamais fait l'objet d'essais randomisés (difficilement finançables en l'état du financement de la recherche malgré leur fort intérêt potentiel m'avaient dit deux médecins qui ont conduit plusieurs essais cliniques dans des registres différents).
RépondreSupprimerLe Dr Seignalet avait pris en charge directe 12 patients. Les changements alimentaires préconisés (en résumé exclusion de plusieurs aliments, ça se rapproche beaucoup de l'alimentation japonaise traditionnelle) avaient abouti à la diminution voire disparition des symptômes dans tous les cas, avec recul de plusieurs années, 5 ans pour le cas le plus ancien. Le Behcet a plusieurs composantes dont une vascularite. Des patients avec d'autres type de vascularites ont fait l'objet de la même approche. L'un d'eux atteint de granulomatose de Wegener témoignait infatigablement pour cette méthode encore 15 ans après l'avoir débutée, tellement le contraste avant/après avait été impressionnant pour lui.
Malgré l'absence d'essais randomisés ou de références en revues usuelles j'invite les praticiens à se pencher sur ces travaux aussi bien en terme de résultats que de processus physiopathologiques à la clé, très détaillés.
Merci du commentaire, mais n'ayant pas les références dont vous parle, l'hésitez pas à les mettre ajouter. bonne soirée!
SupprimerDe fait les essais étaient faits en direct, il n'y a donc pas de références classiques.
RépondreSupprimerLes données (physiopathologie & résultats) sont parues dans le livre "L'alimentation ou la 3ème médecine". Faute de moyens (le financement d'études cliniques "mode de vie" que ce soit l'alimentation ou d'autres aspects est hyper difficile) ce sont les seules références disponibles.
Pour la granulomatose de Wegener, ce sont aussi des témoignages directs : notamment celui de M. Phelippeau par ex dans les commentaires d'une autre rémission ici : https://jacquelinelagace.net/2013/01/22/remission-totale-de-la-maladie-de-wegener/comment-page-1/, il confirme 15 ans après son cas détaillé dans le livre en question et le maintien de la rémission. Ce sont des maladies rares, les témoignages pour les vascularites sont peu nombreux mais les évolutions significatives devraient inciter à financer et réaliser des études cliniques dédiées.