vendredi 17 mai 2024

Dragi Webdo n°442 : Iatrogénie, auto-titration HTA, cytisinicline/e-cigarette, fibromes utérins, lupus, zinc/rhume

Bonjour, un article intéressant de Nature human behavior aborde le "toucher" et trouve que "toucher" améliorer la prise de poids et la douleur des nourrissons, et réduit les émotions d'anxiété et de dépression chez l'adulte. Les bénéfices sur la santé physique étaient similaires que le toucher soit par un humain ou par un robot, mais l'humain améliore davantage la santé mentale. Pas de différence non plus entre un toucher effectué par un proche ou un professionnel de santé, sauf chez les nourrissons pour lesquels le contact parental était plus bénéfique. Une explication à "l'efficacité" de l'ostéopathie? Faut-il serrer à nouveau la main aux patients? Sur ces réflexions, voici maintenant les articles de la semaine: bonne lecture !


1/ Pharmacovigilance

Un nouvel article parle de la iatrogénie, cette fois chez des patients consultant en hôpital avec un suivi ambulatoire. En 2018, les auteurs trouvent que 7% des patients ont eu un effet indésirable, lié principalement à un effet secondaire d'un médicament, puis à une infection associée aux soins. 17% étaient sévères, 2% ont menacé le pronostic vital, et 23% étaient évitables !


2/ Cardiovasculaire

Un essai randomisé s'est intéressé à l'autosurveillance et à l'auto-titration des antihypertenseurs par les patients. Environ 300 patients ont été randomisés en "auto-titration" vs soins courants. A 2 ans, les patients du groupe auto-titration avec une tension significativement inférieure de -3,4mmHg de PAS et -2,5mmHg de PAD, sans augmentation des effets indésirables ou dégradation de qualité de vie.

3/ Addictologie

On a vu que l'e-cigarette pouvait améliorer le sevrage tabagique. Mais il faut arriver à se sevrer de l'e-cigarette ensuite. Cet essai randomisé a comparé la cytisinicline versus placebo dans le sevrage en e-cigarette chez 160 patients. Il y a eu 31,8% d'abstinence dans le groupe traitement et 15,1 dans le groupe placebo (NNT= 6 patients) à 12 semaines de traitement. Un mois après la fin du traitement il restait 25% d'abstinence dans le groupe cytisinicline.

 

4/ Gynécologie

Le JAMA revient sur les fibromes utérins. C'est une pathologie fréquente, atteignant 70% des femmes caucasiennes et plus de 80% des femmes noires. Le diagnostic est généralement suspecté lors d'un bilan de métrorragies/dysménorrhées, grâce à une échographie pelvienne. Après 45 ans ou en cas de facteur de risque de cancer ou d'hyperplasie endométriale, une biopsie est recommandée devant un risque de 1 à 13 pour 10 000 de léiomyosarcome. La prise en charge est liée aux symptômes, aux désirs de grossesse ultérieurs et aux préférences des patientes. Si un traitement médical est décidé, les AINS sont les traitements de 1ère intention, associés parfois à une supplémentation martiale voire à de l'acide tranexamique. En traitement hormonal, les contraceptions oestro-progestatives et progestatives permettent un amincissement de l'endomètre. Les traitements chirurgicaux sont lamyomectomie ou l'hystérectomie (à éviter avant 40 ans du fait d'un léger sur-risque cardiovasculaire et de mortalité, indépendamment de l'annexectomie).


5/ Infectiologie

La Cochrane a publié une revue systématique sur l'efficacité du zinc dans la prévention et le traitement du rhume. Le zinc n'avait pas d'efficacité pour réduire la survenue de rhume. Cependant, en traitement du rhume, il semblait réduire la durée des symptômes de 2,3 jours, avec un surrisque d'effets indésirables non graves type dysgueusie ou gêne abdominale (NNH= 9) .


6/ Médecine interne

Et si c'était un Lupus? Le JAMA aborde le lupus érythémateux systémique, qui touche à 90% des femmes. Les critères de l'EAAR/ACR ont une sensibilité de 96% et une spécificité de 93%. La présentation la plus typique comporte une fièvre, alopécie, érythème cutané, ulcération buccales,  arthralgies avec oedèmes et anticorps anti ADN natif double brin. Le traitement de base repose sur l'hydroxychloroquine à vie (réduction des complications et de la mortalité quelle que soit la sévérité de la maladie) à une dose inférieure à 5mg/kg/j, avec un contrôle ophtalmologique initial, à 5 ans puis annuel. Pour limiter les corticoïdes au long cours au maximum, les immunosuppresseurs sont recommandés mais ça c'est l'interniste qui va gérer.


 

C'est fini!! Si vous aviez répondu au questionnaire principal de l'étude concernant les cibles thérapeutiques, nous vous remercions une nouvelle fois énormément par avance si vous pouviez répondre à ces 6 courtes questions socio-démographiques en cliquant ICI ou sur le logo (temps de réponse inférieur à 1 minute!) :

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A la semaine prochaine !

@Dr_Agibus (et @DrePétronille pour la relecture)

 

2 commentaires:

  1. Bonjour, merci pour votre travail.
    Attention, il manque la référence pour l'article 2/ Cardiovasculaire.

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