Bonjour ! Sans plus attendre, voici les actualités de la semaine, bonne lecture !
1/ Cardiologie
Commençons par une revue systématique du Lancet évaluant l’efficacité du semaglutide dans l’insuffisance cardiaque à fraction d'éjection non altérée (FE > 40%). Notons que bien qu'on soit dans l'IC à FE préservée, 80% des patients avaient un bêta bloquant et un IEC. L'analogue du GLP1 réduisait le critère composite cardiovasculaire de mortalité cardiovasculaire ou d'hospitalisation/consultation urgente pour insuffisance cardiaque (NNT= 48), porté par les aggravations d'insuffisance cardiaque (NNT=22) et sans différence sur la mortalité cardiovasculaire. Il y avait moins d'effets indésirables sévères dans le groupe semaglutide (ce qui est un peu étrange)! Enfin, l'analyse en sous groupe montre une interaction sur l'IMC impliquant que ces résultats ne sont applicables que chez les patients avec IMC >35. Bref, on a un effet connu de la perte de poids sur les poussées de l'insuffisance cardiaque, mais il n'est pas certain qu'il y ait un effet propre aux aglp1 sur l'insuffisance cardiaque.
Le Nutriscore a de nombreux détracteurs, car certains produits ne sont pas si "A" que ça (mais une mise à jour 2024 reclasse par exemple les sodas 0 de A à B) et car l'industrie agroalimentaire souhaiterait peut être qu'il disparaisse. Mais une nouvelle étude de l'INSERM montre que la consommation d'aliments moins bien notée est associée à davantage de maladies cardiovasculaires. Conservons cette information globalement pertinente!!
2/ Pneumologie
Une étude s'est intéressée aux effets du tabagisme "faible" sur le risque de BPCO. La BPCO était définie comme VEMS/CV < 0.7 et VEMS < 80% de la théorique. Les auteurs ont suivi pendant 5 ans des patients avec un tabagisme < 10PA parmi lesquels il y a eu 23% des patients qui a développé une BPCO. Puis sur une période de suivi pouvant aller jusqu'à 40 ans, les auteurs ont trouvé que les patients avec une BPCO et un tabagisme < 10PA avaient 3 fois plus de risque d'exacerbation que ceux qui n'ont pas de BPCO et moins de 10 PA et ceux sans BPCO avec un tabagisme >10 PA avaient déjà un risque d'exacerbation multiplié par 2 !
3/ Allergologie
Les américains avaient publié des recommandations sur les allergies aux antibiotiques en 2022 qui sont synthétisées dans un article du JAMA. L'ensemble des recommandations est d'un niveau de preuve modéré ou faible. Tout d'abord, les tests allergiques sont recommandés pour retirer les "allergies à la pénicilline" des dossier médicaux des patients (reco forte). Chez les enfants, avec une suspicion d'allergie à la pénicilline ayant entraîné une allergie cutanée bénigne (érythème morbiliforme, urticaire), la réintroduction ne nécessite pas de test cutanés (reco forte). Il en est de même pour les allergies > 5 ans chez l'adulte, concernant les pénicillines, macrolides, fluoroquinolones et sulfamides (reco faible). La réintroduction doit tout de même être faite sous surveillance. En cas d'allergie à la pénicilline, l'utilisation de C3G est recommandée sans réserve en cas d'allergie non-anaphylactique et proposée avec surveillance en cas d'allergie anaphylactique.
4/ Pédiatrie
Une étude de cohorte rétrospective a été menée dans des urgences pédiatriques espagnoles. Ils ont noté une stagnation du nombre d'infections respiratoires et d'infections à VRS durant les hivers 2018-2019, 2019-2020 et 2022-2023 (les années covid ont été exclues). A l'hiver 2023-2024, le gouvernement espagnol a mené une campagne d'immunisation contre le VRS par Nirsevimab chez les nourrissons nés pendant l'hiver et ceux de moins de 6 mois en période épidémiques. Les auteurs trouvent que le nombre d'infections respiratoires, le nombre de bronchiolites et le nombre de bronchiolites sévères en 2023-2024 ont diminué de 60% environ. Il n'y avait pas de région "contrôle" en dehors de la région de Navarre qui ne vaccinait que les nourrissons nés durant la période hivernale et pas "ceux de moins de 6 ans). Dans cette région la réduction des hospitalisations pour bronchiolites à VRS n'était réduite que de 30% environ.
5/ Gynécologie
Annals of internal medicine aborde les traitements des symptômes génitaux de la ménopause. Il est assez concordant avec la revue du JAMA. Avec un niveau de preuve faible, les oestrogènes vaginaux étaient efficaces pour réduire la sécheresse vaginale et les dyspareunies, tout comme la DHEA locale et les hydratants vaginaux. La testostérone et l’ocytocine vaginale, la DHEA orale et le raloxifène oral n'ont pas démontré de bénéfice.
6/ Diabétologie
Après l'insuline hebdomadaire icodec (cf ici), un essai du NEJM compare l'insuline hebdomadaire efsitora avec l'insuline degludec (ultralente quotidienne) chez les patients diabétiques de type 2. Sur le contrôle glycémique évalué par l'HbA1c, l'efsitora était non inférieure à la degludec (respectivement 6.97% vs 7.05% d'HbA1C à 52 semaines). Le temps dans la cible était significativement supérieur dans le groupe efsitora (64% vs 61%) et il n'y avait pas de différence significative de risque d'hypoglycémie. Plus en détails, il y avait une augmentation non significative +30% d'hypoglycémies clinique avec efsitora mais les 6 hypoglycémies sévères survenues dans l'étude étaient dans le groupe degludec.
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@Dr_Agibus et @DrePétronille
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