Bonjour! Voici, sans plus attendre, les actualités de la semaine !
La société de rhumatologie a présenté des recommandations dans l'arthrose des mains en congrès. Sur le plan thérapeutique, rien de très neuf: faire des exercices (mais l'effet ne se maintient pas dans le temps si arrêt), et prescrire des orthèses notamment pour la rhizarthrose et l'arthrose digitale sont les 2 recommandations de grade 1A. Il est recommandé de ne pas proposer des ondes de choc, le laser, l’acupuncture ou les bandes adhésives. En grade 1B, les AINS locaux et oraux (en l'absence de contre indication) et les corticoïdes oraux sont possibles notamment pour les poussées douloureuses. Le paracetamol et les infiltrations de corticoïdes sont des options. Les opioïdes, la colchicine, l’hydroxychloroquine, le methotrexate et les infiltrations autre qu'avec des corticoïdes ne sont pas recommandés. Enfin, les auteurs proposent de la chondroïtine comme traitement réduisant la douleur à partir d'une étude de 2011 (-9 points sur 100 sur l'EVA et -2 sur 30 sur le FIHOA score), mais la Cochrane n’approuverai pas.
2/ Gynécologie
Le BMJ aborde les complications des conisations dans une cohorte danoise. Les auteurs décrivent qu'il faut 6-8 conisations pour éviter un cancer du col et 50 pour éviter une mort par cancer. Les conisations avaient comme complications des saignements ( 2.8%), des infections (0.5%), des ré-interventions (4%), ce qui impliquait au moins 1 complication chez 6.3% des patients. Les patients conisées avait 14 fois plus de risque d'avoir une sténose du col, et 3 fois plus de dilatation cervicale, notamment en cas de suture suite à des saignements. Si les niveaux de preuve de la vaccination sur le risque de cancer ou de mortalité par cancer du col n'est pas encore démontré avec des études du plus haut niveau de preuve, la vaccination réduit ces lésions qui entraînent ensuite des conisations pouvant se compliquer, éléments de morbidité à prendre en compte en complément du risque de cancer.
3/ Infectiologie
La HAS a publié une mise à jour des recommandations pour infections génitales hautes (IGH). Leur diagnostic repose d'une part sur la clinique (douleurs pelviennes > 4 jours avec douleurs à la mobilisation utérine ou cervicale +/- fièvre, leucorrhée, masse palpée, dyspareunies, syndrome inflammatoire). Les prélèvements microbiologiques ou sanguins renforcent le diagnostic mais peuvent être normaux. Les auteurs proposent PCR gonocoque, chlamydia, mycoplasma G, NFS, CRP, recherche des autres IST (VIH, VHB, VHC, syphilis) +/- b-hcg. L'échographie en ville peut également être une aide au diagnostic. Dans les formes simples (endométrite et salpingite), un traitement probabiliste ambulatoire est recommandé avec ceftriaxone 500 IM dose unique, doxycycline 100x2 10jours et metronidazole 500x2 10 jours (Si allergie C3G: ofloxacine, levofloxacine voire si mycoplasme : moxifloxacine avec surveillance QT et bilan hépatique). Un doute diagnostic, des symptômes sévères, une grossesse, une détresse psychologique, une voie orale impossible, un échec de traitement ou une IGH compliquée (abcès, sepsis, péritonite) doivent nécessiter un recours.
Voici également les recommandations HAS sur les durées d'antibiothérapies dans les pneumopathies de l'adulte. En attendant les recommandations de la SPLF/SPILF, la HAS dit que le traitement est probabiliste, et que l'imagerie thoracique est recommandée, ne doit pas faire retarder le traitement mais que sa normalité doit faire reconsidérer le diagnostic. Le traitement "classique" est amoxicilline (ou si allergie: pristinamycine ) et si échec à 72h ou profil de bactérie atypique :clarithromycine, spiramycine ou azithromycine (et si allergie: pristinamycine ou doxycycline). En cas de comorbidité, l'amoxicilline+acide clavulanique , ou une C3G injectable est recommandée (la levofloxacine est le dernier recours si rien d'autre n'est possible). Enfin, la durée d'antibiothérapie est de 7 jours maximum, 5 jours idéalement, et ils proposent 3 jours si réévaluation par un médecin avec apyrexie, TA normale, FR < 24, FC<100 et spO2 > 90%. Il faut informer les patients que la toux, la fatigue et autres symptômes peuvent persister plusieurs semaines après traitement.
Il y a un article tous les ans sur la place des anti-viraux dans le traitement de la grippe. Une fois encore, l'inutilité des traitements disponibles en France (ozeltamivor et zanamivir) est confirmée. Mais, cette méta-analyse en réseau a étudié tous les antiviraux disponibles dans la grippe. Et il semblerait que le baloxavir pourrait réduire le risque d'hospitalisation chez les patients à haut risque. Mais, il y a peu d'études le concernant, et sur cette analyse, la réduction du risque d'hospitalisation n'est pas significative ( -16 [-20 et +4] patients pour 1000 traités) . Enfin, il réduirait significativement les symptômes de 1 jour [ −1.41 à −0.63].
4/ ORL
Parlons des dysphonies avec ce BMJ. La plupart des dysphonies sont bénignes.
- Il faut d'abord évaluer l'ancienneté des symptômes. Les dysphonies aiguës (<3 semaines) ou intermittentes sont généralement dues à des laryngites ou à des lésions bénignes (kystes, nodules, polypes...). Les dysphonies persistantes (> 3 semaines) doivent faire rechercher des signes d'alarme (cf dessous).
- Puis rechercher les signes associés qui sont bénins (rhinorrhée, fièvre, gastrite, phlegmon, pathologies neurologiques associée comme Parkinson, la SEP, la SLA et la myasthénie), ou qui peuvent être des signes d'alarme: enrouement, dysphagie, odynophagie, otalgie avec otoscopie normale, œdème parotidien, masse orale ou adénopathie cervicale, sensation de boule dans la gorge, perte de poids.
- Certains médicaments peuvent être impliqués: corticoïdes inhalés, diurétiques, anticholinergiques, antihypertenseurs, antidépresseurs, mucolytiques.
- Sur le plan thérapeutique: boire 2L/jour a montré un bénéfice, traiter un RGO s'il y a des symptômes, réduire le tabac, la caféine et l'alcool et ne pas forcer sur sa voix.
5/ Endocrinologie
Dapagliflozine, empagliflozine, canagliflozine... Cette étude a comparé les différents ISGLT-2 chez les patients diabétiques dans un essai simulé à partir de databases américaines. Avec l'empagliflozine prise comme référence, il n'y avait pas de différence de survenue d'infarctus ou d'AVC avec les 2 autres isglt2 mais les patients sous dapagliflozine avaient légèrement plus d'insuffisance cardiaque et moins d'infections urinaires et d'acidocétose.
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@Dr_Agibus et @DrePetronille
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